En situation normale, la paupière s'ouvre et se referme par la contraction d'un muscle de la paupière (le muscle élévateur). Ce muscle est inséré à un endroit cartilagineux juste au dessus des cils.
Lorsque ce muscle se détache de son point de fixation, (suite à l'âge par exemple, ou à d'autres interventions préalables aux yeux), la paupière pend.
Il est également possible que le muscle lui-même ne fonctionne plus adéquatement (suite par exemple à une paralysie ou à une pathologie du muscle) ce qui provoque l'affaissement de la paupière.
Quels sont les symptômes ?
La paupière pend ou s’affaisse.
Qui est concerné ?
Le ptosis de la paupière supérieure concerne généralement les personnes âgées.
Quelles sont les causes ?
La cause principale est l’âge.
Quelle est l'évolution ?
Lorsque le muscle ne fonctionne plus correctement suite à une paralysie ou à une pathologie du muscle) une guérison spontanée est possible.
Comment le diagnostique-t-on ?
Le ptosis de la paupière supérieure se diagnostique par un examen clinique chez l’ophtalmologue.
Comment le prévenir ?
Il n’existe pas de traitement permettant de prévenir le ptosis de la paupière supérieure.
Comment le traiter ?
Introduction
Le ptosis de la paupière supérieure peut être corrigé grâce à une opération chirurgicale pendant laquelle on réinsère le muscle à son endroit de fixation d'origine.
Traitement par chirurgie
L'intervention consiste en le rehaussement de la paupière par la refixation du muscle à son point de fixation d'origine.
Une incision est réalisée dans le pli de la paupière, ce qui la rend presque invisible par la suite. Pendant l'intervention, la paupière est positionnée le mieux possible à la bonne hauteur. A cause du stress (la paupière pendra moins), du gonflement et du produit anesthésiant, il peut arriver qu'il n'est pas toujours possible de déterminer la hauteur exacte. Parfois, la paupière est placée à la bonne hauteur, mais on remarque par la suite qu'elle est toujours trop basse ou trop haute. Cela peut durer relativement longtemps avant que la position soit stabilisée.
Les étapes de l’intervention
10 jours avant l’intervention
Arrêtez la prise de médicaments anticoagulants. Ceci après consultation et accord de votre médecin traitant. Si vous utilisez du Marcoumar, Marevan, Plavix ou de l’aspirine on vous proposera un traitement de substitution en accord avec votre médecin traitant. Si les anticoagulants prescrits pour une pathologie générale ne peuvent être arrêtés, il est alors possible que la chirurgie ne puisse pas avoir lieu.
Un jour avant l’intervention
Cherchez une compresse froide (cool-pack ou ice pack) chez le pharmacien.
Emportez des lunettes solaires ou un chapeau protecteur.
Emportez un Dafalgan antidouleur.
Le jour de l’intervention
Il n’est pas nécessaire que vous soyez à jeun. Prenez tous vos médicaments comme d’habitude (excepté les anticoagulants).
Ne mettez pas de mascara, ni de maquillage, ni de boucles d’oreilles ou de colliers. Privilégiez le port de vêtements confortables. Ne mettez pas vos lentilles de contact.
Emportez des photos récentes (représentatives). Une photo sera prise avant et après l’intervention de manière à ce que vous puissiez juger vous-même du changement.
Mentionnez à l’infirmière et au docteur si vous êtes allergique à certains médicaments.
L’intervention dure environ une heure et demi. Chez certains patients cela peut durer plus longtemps lorsque des fibres graisseuses de la couche profonde doivent être enlevées. Si un retard s’est accumulé chez les patients précédents, vous devrez tenir compte d’un temps d’attente.
Dans un premier temps, un dessin sera fait sur votre peau à l’aide d’un feutre pour savoir combien de peau devra être enlevée. L’incision se pratique dans le repli naturel de la peau.
Ensuite, tout le visage sera désinfecté avec de l’Isobétadine (si allergie : chlorhexidine) et des tissus stériles seront apposés autour de votre visage comme un turban (aucun tissu ne bouchera le nez ou la bouche ceci ne vous empêchera pas de respirer tranquillement).
Pendant l’intervention, vous ne pourrez pas toucher votre visage pour des raisons de stérilité.
Ensuite, le docteur vous donnera des injections sous-cutanées (lidocaine 2 % avec 1:100 000 d’adrénaline). Ces injections sont comparables aux injections du dentiste. L’anesthésie prend effet immédiatement et dure environ une heure.
Durant l’intervention, on va vous relever quelques fois, car cela permet de mieux juger l’effet de l’opération.
Comme matériel de suture, on utilise des sutures non absorbables ou de la colle médicale (les sutures absorbables provoquent une réaction qui est néfaste pour la beauté des cicatrices).
A la fin de l’intervention, une pommade antibiotique sera apposée sur vos paupières. Ensuite, vous recevrez une compresse froide, que vous devrez laisser sur vos yeux pendant une demi-heure. Lorsque vous rentrez chez vous, il est important de porter la compresse froide toutes les heures pendant 10 minutes. Une alternative est d’apposer un paquet de petits pois surgelés car ils se moulent facilement sur vos paupières. Ce refroidissement est très important pour diminuer le gonflement, mais n’est efficace que durant les premières 24 heures après l’intervention.
Si vous avez mal, vous pouvez prendre un Dafalgan (celui-ci ne contient pas de substances anticoagulantes).
Le lendemain de l’intervention
La première semaine après l’intervention
Les premières semaines, l'œil peut être un peu sec. C'est pourquoi il est important que vous mettiez de la pommade dans les yeux (par exemple : Duratears). En journée vous pouvez également utiliser quelques fois des larmes artificielles. Durant environ une semaine la peau peut être de couleur bleue, le gonflement peut durer jusqu’à 3 semaines. Les hématomes ne doivent pas susciter de l’inquiétude, ceux-ci vont disparaître peu à peu.
Aussi longtemps que les sutures sont présentes, la plaie ne peut pas entrer en contact avec l’eau et il est préférable de ne pas se maquiller. Pas de massages des paupières durant les trois premières semaines. Ne pas appliquer de pansement sur les paupières.
Les sutures sont enlevées 5 à 7 jours après l’intervention. A partir de maintenant, l’eau peut entrer en contact avec les paupières. Un contrôle suit encore 4 semaines après l’intervention.
Les trois premiers mois après l’intervention
Complications ou effets secondaires
Tout comme lors d’autres opérations, une série de complications et d’effets secondaires peuvent se présenter.
Sous correction ou sur correction
Comme décrit dans le texte ci-dessus, il est possible que l'état de la paupière ne soit pas encore parfait après l'intervention. Cela dure quelques mois avant que la vue soit stable et que l'on décide de réopérer (si nécessaire).
Les cicatrices ne sont pas uniquement la conséquence de la technique opératoire, elles sont également le résultat de la réaction de la peau par rapport à l’opération. Certaines personnes font naturellement de vilaines cicatrices. Pour améliorer la guérison des cicatrices, on conseille de ne pas exposer la cicatrice au soleil. Le fait de fumer apporte également un effet néfaste sur la guérison de la plaie.
Gonflement des paupières et perte de sensibilité de la peau.
La correction des paupières conduit à une détérioration temporaire des conduits lymphatiques des paupières, ce qui provoque plus de gonflement au début. Pendant l’intervention certaines terminaisons nerveuses sont sectionnées d’où une hypersensibilité de cette zone de la peau est possible. Les nerfs se rétablissent en quelques mois.
Aux emplacements des sutures de petits kystes jaunes peuvent se développer. Dans la plupart des cas ceux-ci se résorbent après quelques mois.
Irritation de la peau causée par le dessèchement
Il est possible que le gonflement des paupières empêche temporairement la fermeture complète des yeux, ce qui provoque de la sécheresse oculaire. Ce problème peut être traité par l’application de larmes artificielles.
Un œil saillant causé par un saignement
Dans de rares cas, un saignement post-opératoire peut causer la mise sous tension des tissus. Il s’agit ici d’une complication extrêmement grave qui peut même causer la cécité. Ici il est primordial de contacter immédiatement votre médecin traitant.